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Wednesday, 03 February 2010 22:12
Notes de Lecture:
"AIKIDÔ, vers la martialité"
ouvrage (en japonais) de Toshiaki HAGIWARA
 
Je faisais mention, dans un article précédent (consulter les Archives de notre Site!), d'un extraordinaire ouvrage acquis au Japon récemment: "Aïkidô dé Satoru", de Maître Kanshû SUNADOMARI, dévoré du début à la fin d'une seule traite, en lisant et relisant les passages importants, qui constituent il est vrai 90% de la matière du livre... Assurément le plus magnifique ouvrage qu'il m'ait été donné de lire sur l'Aïkidô, et Dieu sait si la concurrence est rude en ce moment!
 
L'on assiste en effet à la publication successive et régulière d'ouvrages très philosophiques, traitant en particulier des aspects subtils et parfois même plus ou moins liés au Shintô ("La Voie des Dieux"...) de notre discipline, alors que pendant des décennies l'on n'a trouvé que des livres techniques dans lesquels l'historique et le substrat philosophique de l'Aïkidô, élément pourtant essentiel, étaient expédiés entre les pages 5 et 6, comme un devoir dont les auteurs s'acquittaient avant d'aborder l'étude des techniques.
 
Cela est tout-à-fait dans la logique des choses, et il n'y a par ailleurs pas à critiquer cette chronologie de l'évolution de l'Aïkidô dans nos pays occidentaux. Soixante années de présence de l'Aïkidô, ce n'est rien. Il faut des années et des générations pour qu'un Art trouve son éuqilibre dans une civilisation; à plus forte raison un art importé. Dans le cas de la France, par exemple, c'est Maître Minoru MOCHIZUKI qui effectua les toutes premières démonstrations d'Aïkidô (en l'occurence plutôt Aïki-Jutsu) en 1951, suivi bientôt par Maître Tadashi ABE; dans les deux cas il s'agissait de Budôkas authentiques et de combattants confirmés, qui devaient faire leurs preuves en tant que représentants d'une discipline nouvellement née; or qui dit "faire ses preuves" dit forcément passer par le feu de la forge ("les preuves" étant "l'épreuve"), c'est-à-dire en un mot démontrer que l'Aïkidô pouvait triompher des situations difficiles auxquelles on allait le confronter pour en tester la fiabilité.
 
La philosophie, au Japon même, allait intervenir plus tard; vers le milieu des années 50 se produisit l'assouplissement progressif et inexorable de la technique du Maître UESHIBA, qui allait jusqu'à la fin de son existence évoluer vers la spirale et le non-être par rapport à une situation conflictuelle; si l'on ajoute à cela les difficultés linguistiques évidentes auxquelles furent confrontés les Maîtres qui débarquaient dans nos contrées, l'on ne peut que leur tirer notre chapeau pour le travail accompli par les uns et les autres, toutes sensibilités et expressions personnelles confondues.
 
Depuis quelques années, des éditeurs audacieux ou simplement courageux ont osé faire traduire des livres que l'on n'aurait jamais espéré voir publier un jour en français. Le fait qu'ils aient persévéré et développé leur catalogue prouve que cette initiative a rencontré un certain succès, et également qu'ils (les éditeurs) ont pour motivation principale de contribuer à rendre aux arts martiaux la place qui leur revient en tant que disciplines spirituelles.
 
Je viens d'acquérir le magnifique "AIKIDO Enseignements Secrets" (BUDO Editions), et je dois dire que le lecteur exigeant et souvent critique que je suis se délecte page après page de cet ouvrage agrémenté de multiples photos du fondateur. Nonobstant les quelques fautes d'orthographe et parfois de syntaxe relevées çà et là (cela mériterait une relecture plus fournie de la part des éditeurs, car ces fautes gâchent le plaisir de la lecture... Pardonnez-moi d'être exigeant), le plaisir demeure très grand de trouver enfin des livres de ce genre.
 
J'ai pris connaissance aussi du nouvel ouvrage technique de Moriteru UESHIBA, actuel Dôshu (Maître de la Voie); un superbe livre encore plus beau que les précédents "BEST AIKIDO" (traduits en français sous le titre "AIKIDO OFFICIEL", mon Dieu quelle horreur! Passons...) que l'on prend plaisir à feuilleter, et certainement appelé à faire référence en matière de technique fondamentale. Fidèle à la tradition familiale, puisque son père Maître Kisshômaru UESHIBA produisit de très nombreux ouvrages de ce type, Moriteru Sensei nous propose un ensemble de techniques élémentaires sous un aspect très neutre, ce que l'on ne peut qu'apprécier. A feuilleter et à refeuilleter sans modération; à acquérir surtout.
 
Il reste enfin, et de façon provisoire je l'espère, un ouvrage non disponible en français, dont je me suis délecté tout récemment: il s'agit de KAISO NO YOKOGAO ("Profil du Fondateur"), par les éditions HIDEN (JAPON). Quatorze disciples directs du fondateur (parmi ceux qui restent, car l'heure tourne...), dont certains interviewés pour la première fois, sont questionnés par le rédacteur du magazine HIDEN ("Transmission Secrète") spécialisé dans le Budô traditionnel; toutes les interviews sont du plus haut intérêt, et, plutôt qu'attendre une hypothétique version anglaise du livre qui sera à son tour tournée en français, avec tous les risques de perte de subtilité que comporte une traduction d'une traduction...., j'ai proposé assez hardiment à un éditeur mes services pour lui fournir une traduction méthodique du japonais en français, sans trop d'illusions sur l'issue de ma démarche tout de même, car le Budô est, vous le savez, un domaine assez réservé.
 
 
"AIKIDO, Vers la Martialité"
 
MAIS mon propos d'aujourd'hui est d'aborder un autre ouvrage, en japonais celui-là, acquis récemment au Japon parmi d'autres. Après coup, et en en commençant la lecture, je fus pris d'un certain remords. En effet, l'auteur, Toshiaki HAGIWARA, y expliquait sa démarche personnelle, ses débuts, ses désillusions progressives et son évolution vers des sports de combat purs et durs à partir d'une pratique de l'Aïkidô "conventionnel". Ce sujet nous permettra d'aborder le thème de l'efficacité de l'Aïkidô, qui revient de façon logique et légitime chez beaucoup de pratiquants, notamment les nouveaux adeptes.
 
Dans "AIKIDO, vers la martialité" (en japonais, "AIKIDO, Budô Ka é no Michi", aux éditions Aiyudô), l'auteur, qui se définit lui-même comme un gringalet, nous parle de sa toute première motivation pour s'inscrire à un cours d'Aïkidô: tout simplement être capable de se défendre, et éventuellement "mettre la pâtée" à un sempai (aîné) d'université trop agressif, après avoir assisté à une correction infligée par ce dernier à un élève plus faible...
 
Jusque là, rien que de très banal. En effet, dans tous les Dôjôs du Japon, et malgré l'idéal très élevé affiché par les uns et les autres, à chaque fois que, une jambe dans le pantalon à l'intérieur du vestiaire, je questionnais mes voisins pour connaître l'origine de leur inscription, la réponse était soit, "histoirie de se bouger, et tant qu'à faire en pratiquant un Budô, et par hasard j'ai choisi ce Dôjô car il était sur le trajet entre le bureau et la maison", soit encore "par les temps qui courent, il vaut mieux être capable de se défendre" (précisons que la criminalité est nulle au Japon). Je n'ai pas collé mon oreille contre le vestiaire des dames pour en saisir les conversations, mais il y a gros à parier qu'elles étaient du même acabi.
 
Or notre auteur s'aperçoit assez vite que l'entraînement se résume à des applications techniques sur des attaques très conventionnelles et pas vraiment semblables à celles de l'homme de la rue; de plus, il constate que le partenaire est passif, et qu'il tombe souvent avant la fin du mouvement, ou se fait trop docile. Eternelle problématique de l'Aïkidô, pourrait-on dire aussi, où l'accoutumance guette à tout moment le pratiquant, risquant de transformer l'exercice en un jeu chorégraphique sans aucun fondement martial, ce dont il faut bien sûr se défier. L'Aïkidô se pratique toujours sur la corde raide: souple n'est pas flasque, tonique n'est pas brutal, réaliste n'est pas violent, "suivre le mouvement" pour Uké ne signifie pas accepter toutes les erreurs potentielles de Shité, etc. Comme toujours, il faut respecter la voie du milieu...
 
Poursuivons le survol de notre ouvrage. Vient ensuite la sempiternelle quête de l'efficacité: dans l'Aïkidô, on ne pratique pas contre les attaques de pieds, etc.
 
Précisons que les attaques codifiées des arts martiaux japonais proviennent de l'origine "noble" (de sentiments) des Budô; ainsi un coup de pied au bas-ventre, par exemple, est-il considéré comme une façon peu élégante et parfaitement bestiale d'attaquer un semblable. Bien qu'ayant développé des défenses sur ce type d'attaque, la Boxe Française, par exemple, ne partait-elle pas elle aussi du principe d'une certaine "élégance" dans l'affrontement, qui interdisait en principe le combat "de chiffonniers"? L'exemple martial nous est donné par l'attitude des aviateurs des Guerres Mondiales, qui manifestaient un respect et une vraie camaraderie les uns à l'encontre des autres, par-delà les divergences politiques et idéologiques bien connues.
 
La vérité est simple: la pratique permet de développer des réflexes et des réactions très saines, qui permettront normalement à l'adepte de réagir correctement en cas par exemple d'une attaque de pied. Pour cela, il faut pratiquer encore, pratiquer toujours, avec sincérité bien sûr, en se défiant de tomber dans les pièges classiques de l'accoutumance cités plus haut.
 
L'évolution de M. HAGIWARA, que l'on ne saurait bien sûr critiquer (il est de fait que tout pratiquant et à plus forte raison instructeur d'Aïkidô devrait s'initier, au moins à raison d'une formation de quelques séances, à d'autres arts martiaux et pourquoi pas sports de combat), l'amène progressivement à passer au Jû Jutsu d'abord, au Karaté, puis à la boxe; enfin à s'acheter des protections de tête et des gants pour pouvoir essayer en situation réelle les frappes, esquives, techniques etc. Une escalade progressive, un vrai retour en arrière par rapport à l'éthique du Budô. Se sentait-il à ce point menacé dans sa vie quotidienne? Il formera deux ou trois élèves, des jeunes gens du voisinage que les parents lui auront confiés pour qu'ils apprennent à se défendre.
 
 
Le Budô, une Ethique de Vie
 
Tout cela nous mène loin, très loin des préoccupations majeures du Budô. Le Budô est avant tout éthique: éthique de la Vie, éthique éventuellement du combat s'il doit avoir lieu. Bien sûr, il s'agit là d'un idéal; aussi est-il déplacé de se trouver désemparé, désillusionné en constatant le comportement peu empreint d'éthique de tel ou tel maître ou expert. Le maître et l'expert (le premier constitue un exemple à suivre sur la Voie; il est lui-même en constante évolution. Le second ne fournit qu'un modèle technique, en principe de haute qualité) sont avant tout des hommes, forcément imparfaits, et en tant que tel il est normal qu'ils aient des passions, à condition de n'en être pas les esclaves. Dans ma naïveté, je trouvais scandaleux à mes débuts au Japon de voir tel ou tel maître, parfois très réputé, gratifier d'une cour assidue une jeune pratiquante qui n'en demandait peut-être pas tant; l'image s'en trouvait ternie à tel point que je me refusais parfois à retourner suivre son enseignement. Tel autre était connu pour son coup de fourchette; tel autre pour son penchant pour la boisson ou la ripaille, etc.
 
Le fait d'être maître ne retire pas la qualité d'homme.
 
L'idéal est élevé; la réalité l'est nettement moins. C'est à chacun de faire son cheminement, au besoin en utilisant comme contre-exemples les comportements parfois déplacés de tel ou tel expert. Mais il n'y a pas lieu de s'en offusquer, à moins de se considérer soi-même comme parfait ou en voie de l'être?
 
A l'autre extrémité de l'échiquier martial, l'efficacité tant recherchée par notre auteur est en réalité un piège, et un cercle infernal. Descendre vers une pratique bestiale alors même que l'Aïkidô comporte un idéal d'élévation spirituelle qui fait de l'ennemi un non-ennemi (souvenons-nous que le terme Aïté utilisé dans notre terminologie signifie partenaire, contrairement au terme Téki qui voudrait dire adversaire), c'est effectivement retomber dans le piège trop facile de la recherche de l'efficacité à tout prix, avec tous les débordements auxquels nous assistons ces dernières années car le phénomène concerne tous les arts martiaux: retour du combat de type gladiateurs, etc.
 
 
La vraie efficacité de l'Aïkidô,
Art de la Paix
 
L'Aïkidô, de par l'exemple de son Fondateur, nous enseigne une toute autre éthique, en rupture intégrale avec cette recherche effreinée d'une efficacité purement physique.
 
L'efficacité peut trouver sa source dans une approche mentale et spirituelle du contact avec l'autre. Ce n'est pas là de l'idéologie creuse; beaucoup de pratiquants ont fait ce type d'expérience, et pour étayer mon propos je vais livrer ici quelques exemples, dont un très récent, de l'esprit de paix prôné par Maître UESHIBA ayant trouvé son application dans la vie.
 
Le premier exemple remonte à quelques années. Un docteur vietnamien, qui avait été en son temps "boat people", s'étant installé à Paris et suivant des cours d'Aïkidô, se trouve un jour à la nuit tombée, dans un quartier mal fréquenté, témoin d'une sorte de trafic entre individus louches. Lui, qui n'aurait pas dû se trouver là, se fait apostropher méchamment: "Casse-toi, le Chinois, qu'est-ce que tu fous là?", et l'un des malfrats de lui envoyer... un coup de pied. Notre homme, instinctivement, esquive, accompagnant son geste d'un mouvement en cuiller de la main. Le voyou s'écroule de tout son long, emporté par son propre élan. Il se relève, et les quatre types, flairant quelque lézard, s'en vont sans demander leur reste.
 
Second exemple: Charles était un pratiquant épisodique. Ne s'intéressait-il à l'Aïkidô que de loin, comme je l'avais cru? Pas du tout. Son travail d'éducateur lui laissait peu de loisirs, et donc ses visites au Dôjô s'espaçaient, jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement. Trois ou quatre années plus tard, il revient, par la petite porte, discret, effacé, honteux presque... "Est-ce que... je pourrais... recommencer la pratique?" S'attendait-il à une réprimande, à un refus? C'était mal me connaître. Il fut le bienvenu, et cette fois tâcha autant qu'il le put, de fréquenter le Dôjô régulièrement, à sa manière: une fois par semaine, ou tous les dix jours... Mais continuité est mère de progrès.
 
Un jour il s'avance, me prenant à part sur le ton de la confidence: "J'ai utilisé l'Aïkidô", déclare-t-il, mystérieux. Allons, bon. Que sétait-il passé? Un homme menaçait tout le monde avec un couteau. Il ne fallait pas attendre, et régir de suite, dans les 30 secondes. Notre Charles s'avance, et, faisant un avec l'homme armé, ne lui laisse pas le temps de se servir de son coutelas; il le saisit à revers, en Gokyô, et dans un grand mouvement circulaire l'amène au sol, récupère l'arme; l'incident était clos.
 
Magnifique efficacité de l'Aïkidô!
 
Voilà quelle est sa véritable vocation, sur le terrain, s'entend.
 
Voilà quelles en sont les applications "en situation". Sans violence, sans effusion de sang, sans blessures pour quiconque; sans ajouter à la violence d'une situation une nouvelle violence qui se superposerait à celle initiale: la violence appelle la violence, la haine appelle la haine, le ressentiment nourrit le ressentiment, cercle infernal et irrémédiable, qu'il faut bien briser à un moment ou à un autre.
 
Il est illusoire de se demander si l'Aïkidô est plus ou moins fort que tel ou tel autre art; tout cela est parfaitement vain. Et contre les tremblements de terre, que ferait le meilleur combattant de "K-1"? Et contre la grippe espagnole?
 
Dernier exemple: chez les adolescents, en classe de sixième. Jacques, qui a suivi nos cours enfants pendant un an et demi (il faut dire qu'on ne fait pas semblant, et qu'au mépris peut-être de tout esprit pédagogique "classique", nous enseignons aux très jeunes le vrai Aïkidô, la séance ne constituant aucunement une garderie: pas de jeux de ballons, pas de Collin-Maillard, mais seulement des Ukémi, des Taï Sabaki, des applications techniques sur des attaques, des saisies franches et sincères, et des initiations aux principes du Kokyû en plus des principes de respect mutuel enseignés aux jeunes esprits). Il se fait bousculer par un "dur" d'une classe supérieure. Très civil, notre Jacques, avec ses petites lunettes d'élève studieux, lui fait remarquer que son comportement est agressif. L'autre lui balance un coup de poing dans le ventre; Jacques a mal, mais il garde sufisamment d'esprit pour réagir à l'attaque suivante. Se saisissant du bras de l'agresseur, il l'amène au sol dans un Ikkyô positif. Souhaitant en rester là, il le laisse se relever... Erreur! Le méchant réitère son attaque; Jacques le remet par terre sur un Ikkyô (son spécial?), et cette fois le cloue au sol comme on lui a enseigné à le faire, en s'enracinant profondément. Le caïd ne bouge plus, et les camarades qui en avaient assez de ses brimades on fait un grand cercle autour de la scène, en applaudissant. Le surveillant donnera des heures de "colle" aux deux belligérants, qui seront retirées à Jacques lorsque la situation sera tirée au clair. Le témoignage me parvient du père de l'enfant, qui a tenu à m'informer de l'incident.
 
L'incident se passe de commentaires; il confirme les exemples cités plus haut.
 
En ce sens, l'ouvrage "AIKIDO, vers la martialité" me semble infiniment moindre dans son importance et sa portée que les livres exaltant l'esprit de Paix dont nous devrions rechercher l'accomplissement dans notre pratique tout autant que dans notre vie quotidienne.
 
 
Pascal OLIVIER.
 
 
PS: Précisions quant à la musique.
 
J'avais critiqué dans un article précédant les "baroqueux", qui prétendent jouer "comme à l'époque". Oui, c'est vrai, c'est parfois déplacé: un compositeur comme BACH par exemple, n'a cessé toute sa vie de rêver à des instruments dont la sonorité dépasserait celle, pauvre et sans éclat, de son clavicorde de voyage, et de son épinette fluette; lorsque l'on voit les sons magnifiquement équilibrés de nos pianos modernes, le compositeur irrascible aurait très certainement tancé les interprètes passéistes de ses oeuvres.
 
Et pourtant, pourtant... Certains "baroqueux" se sont amendés, ou plutôt ils ont évolué dans leur pratique de la musique. Ainsi Christopher HOGWOOD, qui avait commis un épouvantable Concerto pour 2 trompettes de Vivaldi dans les années 80, claudiquant et trébûchant, a-t-il plus tard publié une intégrale des Concertos pour Piano de Beethoven, avec son Academy of Ancient Music et un pianiste américain inconnu chez nous mais ô combien virtuose: Stephen LUBIN. Eh bien, ils ont suivi l'évolution de la musique instrumentale du temps de Beethoven, utilisant des copies de pianos d'époque qui correspondent à chaque étape, et au progrès technique effectué du temps de l'illustre compositeur. Le résultat est magnifique. Les premiers concertos, plus simples dans leur composition, sont joués sur des pianos assez rudimentaires, au son plus court mais avec tout de même un certain écho; quant aux derniers concertos, et surtout le fabuleux "Empereur", il est joué avec une telle dextérité et un tel romantisme; les sons sont tellement détachés et en accord avec l'effet "tranchant" de l'orchestre, que depuis cette découverte toute autre interprétation me semble déplacée...
 
Des orchestres comme celui de Rheinardt GOEBELS (Capella Academica Köln) ou William CHRISTIE (Les Arts Florissants), ou encore Le Concert des Nations de Jordi SAVALL, restituent il est vrai une musique authentique et aux accents très riches qui correspond bien à ce qu'ont créé certains compositeurs du passé. John Eliott GARDINER a publié un extraordinaire Concerto n°18 pour Piano de Mozart, joué par Malcolm BINSON; d'autres concertos de la même série sonnent nettement moins bien... Il faut comme toujours, sinon juger, du moins apprécier au cas par cas.
 

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