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TENDÔ, la Voie Céleste (version 2) - Naissance d'une passion PDF Print E-mail
Thursday, 21 February 2008 15:50
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TENDÔ, la Voie Céleste (version 2)
Naissance d'une passion
une révélation
Hommage à un grand homme
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Naissance d'une passion


Mais avant tout, une brève rétrospective, afin de faire connaissance...

Qui eût dit qu'une simple visite dans un Dôjô (en l'occurence, celui de Maître FLOQUET) serait le point de départ d'une quête qui ne cessera qu'avec mon dernier souffle?

C'est à la rentrée de 1972 que je pénétrai pour la première fois dans cette vieille salle de la rue Massillon, à Paris sur l'île de la Cité, où enseignait le maître précité. Encore qu'il fut absent ce soir-là, car en stage au Japon d'après ce qu'annonça l'assistant qui dirigeait le cours.

Les techniques m'enchantèrent. Plusieurs élèves de niveau supérieur se livraient à de furieux échanges, l'un attaquant avec un sabre de Kendô (shinaï), un autre avec un poignard en bois. Il se dégageait de ces assauts un réalisme impressionnant; les techniques étaient appliquées avec une relative souplesse et une certaine aisance.

La méthode d'Aîkidô alors enseignée en ce lieu était celle de Maître Minoru MOCHIZUKI, peut-être revue (légèrement arrondie, assouplie) par son fils Hiroo et adaptée par Alain FLOQUET. Cela s'appelait l'Aikidô Yôseïkan, du nom du Dôjô où enseignait maître MOCHIZUKI au Japon, et qui était alors le lieu de référence pour les pratiquants de cette Ecole. Il convient de préciser que cette forme d'Aïkidô n'est plus enseignée aujourd'hui; elle disparut à la faveur, si l'on peut dire, des complications nées vers 1974 et des conflits qui en résultèrent, lorsque des personnes bien intentionnées décidèrent de circonscrire l'appellation d'Aïkidô à certaines Ecoles, certains styles, certains maîtres, et prétendirent en exclure ceux qui ne leur "revenaient" pas pour des raisons inconnues.

Maître Hiroo MOCHIZUKI se retira alors de l'Aïkidô, et créa son propre sport de combat appelé Yôseïkan Budô, terme général englobant une pratique très variée et incluant de multiples arts du Budô, mais qui n'avait plus rien à voir avec l'Aïkidô qui avait jusque là été enseigné sous l'appellation de Yôseïkan. Ceci étant écrit sans la moindre intention de porter un jugement sur l'art créé par Maître Hiroo MOCHIZUKI.

Maître FLOQUET quant à lui maintint le flambeau de l'Aïkidô Yôseïkan pendant un temps, auquel il apporta une évolution significative en développant l'ampleur des mouvements désormais axés sur la spirale, mais sans se départir des préoccupations qui avaient toujours été les siennes: réalisme dans l'attaque et dans l'application des techniques.

D'intéressant, l'Aïkidô en devenait captivant.

Soulignons que l'Aïkidô Yôseïkan était d'une remarquable cohérence. Une progression par Kyû (ou niveaux) était clairement établie, incluant aussi bien des téhodoki ou "rudiments" (ensemble de saisies et de dégagements ponctués de coups) que six techniques de projection de base: Shihô nagé, koté gaeshi (il en existait deux formes: une dite "flexion", courte, qui s'appliquait avec un simple retour des hanches, et une appelée "torsion" ou neji koté gaeshi, plus enveloppée) bien connus des Aïkidokas; s'y ajoutaient une forme de sankyô avec projection vers l'avant appelée yuki chigaï, un mouvement mettant le bras adverse en porte-à-faux appelé tembin nagé (connu sous le nom de udé kimé nagé ou encore jûji nagé selon les Ecoles) ainsi qu'un mouvement de contrôle et de projection vers l'arrière (identifiable comme étant l'ancêtre du moderne irimi nagé), appelé hatchi mawashi.

Ce fut une chance, oui une vraie chance d'être initié à cet Aïkidô assez statique pendant environ un an et demi, avant de voir évoluer la forme qui nous était enseignée vers une logique plus circulaire. Ainsi pouvait-on saisir le pourquoi et le comment de ce qui nous serait enseigné plus tard, et se faire une idée précise de la genèse de l'Aïkidô, de l'origine de ses techniques, et de son évolution au cours du temps.

Nul doute que Maître UESHIBA avait lui-même pratiqué et enseigné ces formes statiques à une époque donnée, comme le révélaient maintes attitudes ou applications techniques dans les films qu'il me fut donné de voir bien des années plus tard. Les techniques statiques correspondaient très certainement à une étape du développement de l'Aïkidô, lorsque cet art, avant de devenir une pratique accessible au grand public, était l'apannage des militaires et des policiers. L'on ne se souciait pas de philosophie, et le partenaire était qualifié d'adversaire. Toutes les techniques étaient basées sur la recherche de l'efficacité. La philosophie viendrait bien assez tôt; pour l'heure, il s'agissait de faire des techniques qui marchaient, et c'est avec perplexité que nous assistions aux démonstrations d'Aïkidô de la "méthode UESHIBA", comme on appelait dans notre Ecole le style des différents maîtres qui se référaient à l'enseignement du fondateur. Tout cela peut paraître bien naïf, mais cela correspond à une époque. Et malgré tout, la "méthode MOCHIZUKI" que nous apprenions était digne d'intérêt.

Soulignons enfin que tous les styles d'Aïkidô intéressants et cohérents qu'il me fut donné de voir ou de pratiquer ultérieurement reprenaient sans coup férir des bases à bien des égards proches de cette forme malheureusement disparue, c'est-à-dire que des mouvements statiques permettant de fixer le centre constituaient la base de la pratique, pour évoluer ensuite vers des formes plus arrondies et amples. En ce sens l'Aïkidô Tendôryû de maître SHIMIZU, qui fut l'élève de maître UESHIBA de 1963 à 1969, soit à l'extrême fin du parcours du Vieux Maître, comporte de façon assez inattendue bien des points communs avec cette première forme dont je fis jadis l'apprentissage.

Maître FLOQUET poursuivit son évolution, incluant dans sa pratique rebaptisée plus tard Aïki-Budô des éléments de Jû-jutsu, ainsi que le travail des armes traditionnelles (sabre et bâton). Ce n'est qu'après mon départ pour le Japon en 1980 qu'il développa son style dans cette direction.

Le sens inné de l'esthétique de ce maître conférait à sa nouvelle pratique une élégance et un naturel réellement fascinants. C'était un plaisir de le voir évoluer dans la spirale fraîchement découverte; sa pratique, déjà très esthétique à l'origine car toujours naturelle, avait pris une nouvelle dimension. C'est au milieu de l'année 1974 qu'il nous expliqua que ses expériences passées lui avaient apporté la preuve que le travail brutal n'apportait que blessures et ne menait nulle part; en conséquence, il nous invitait à pratiquer souplement dorénavant. Comme c'est étrange! Voici un propos émis au gré d'une séance d'Aïkidô, un samedi après-midi, de façon assez anodine; or c'était là un nouveau point de départ pour le tout jeune pratiquant que j'étais (treize ans et demi...). Depuis lors en effet, toute ma pratique a été axée sur la souplesse, la non-résistance, et je me suis toujours refusé à appliquer les techniques avec brutalité, ce qui fit dire parfois à des camarades de Dôjô, lorsque j'étais à l'Aïkikaï, que je n'étais "pas assez méchant". Fort bien; mais faut-il être "méchant" pour pratiquer l'Aïkidô, voie de l'Harmonie et de l'Amour? En japonais, Aï rime avec Amour, et Ki avec Bonheur; l'on connaît des calligraphies où maître UESHIBA a volontairement orthographié Aïki avec les caractères Amour et Bonheur. Est-il normal que l'on doive être "méchant" sur un tatami? Cette question me poursuivit un certain temps, sans que je puisse me résoudre à adhérer à aucune forme de "méchanceté". J'eus confirmation que mon attitude d'esprit était la bonne quelques années plus tard en rencontrant maître SHIMIZU, chez qui la pratique tonique et sans aucune faiblesse exclut cependant toute idée de violence.

Le prochain tournant important, qui allait cette fois décider de mon existence toute entière, intervint quelques années après mes débuts, lorsque, après que j'aie acquis le 1er dan et manifesté un intérêt sans faille pour l'Aïkidô, maître FLOQUET m'incita à le suivre au Japon. Cette destination qui me semblait inaccessible se rapprochait soudainement par le biais de ce projet devenu réalité à l'été 1978. Ce fut une révélation.



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